Sympathique, oh combien, cette troupe des « Pamamates » ! Elle mérite bien le succès  qu’elle a remporté, vendredi soir, dans le parc municipal. Des amateurs ? Oui, mais qui ont offert à un nombreux public brignacois une représentation digne de comédiens professionnels. Pour une excellente raison : ils étaient 14 et ils ont joué comme un seul. A l’unisson.

Il est aussi d’autres arguments en leur faveur : le choix de la pièce, « l’oiseau vert », une vraie « commedia dell arte », avec sa verve, la vigueur, voire par moment la verdeur, de son verbe, la gestuelle mêlant bouffonnerie et retenue du jeu dans une alternance subtile.

Dans un décor pour le moins minimaliste, compensé par le rideau vert du parc contre lequel il était adossé, la mise en scène s’est adaptée au lieu sans heurt, ni trop de ruptures de rythme. A aucun moment le public n’a « décroché ». Au contraire, sa part la plus jeune a exprimé souvent son vif  plaisir.

L’exubérance des costumes également a contribué au charme. Conçus et réalisés par l’une des comédiennes.  Chaque membre de la troupe a d’ailleurs plusieurs cordes à son arc. Tous sont machinistes, éclairagistes, maquilleurs, accessoiristes. Le metteur en scène était aux manettes de la sonorisation et de l’éclairage. Et ils l’ont prouvé avant et après le spectacle en montant et démontant toute leur installation.

Cet unisson est le fruit d’un travail qui remonte à une dizaine d’années. La troupe avait été constituée pour jouer dans les écoles. Puis certains d’entre eux ont prôné une programmation « adulte ». Chaque mardi soir, tous se retrouvent  dans une salle, à Clermont-l’Hérault. Ils répètent, ils essaient, ils discutent, ils se perfectionnent, ils peaufinent leur complicité. Objectif atteint et nous les réunirons dans le même compliment pour leur joyeuse interprétation.

Jusqu’à peu, ils s’étaient cantonnés à la scène du théâtre de Clermont, mise à leur disposition une fois par an. Brignac est une de leurs toutes premières escapades hors du chef-lieu. Ils ont été ravis de la réaction du public et de l’accueil de la municipalité. Ils reviendront, nous ont-ils dit, bien volontiers.

A notre avis, les quelques 300 personnes qui les ont vivement applaudis, après avoir passé un moment fort agréable en leur compagnie, les attendent déjà.

Et, puisque dans toute chose il faut un peu d’irrationnel, ajoutons que cette soirée était placée sous un signe bénéfique, aux yeux des chinois vers lesquels le monde entier est tourné. Nous étions, ce soir là, le huitième jour du huitième mois de la huitième année… Alors !....

Depuis les coulisses

*Henri Jurquet a le premier affronté les « sun lights », en montant sur la scène pour annoncer le spectacle. Le maire a remercié la troupe pour l’intérêt porté au village en acceptant l’invitation lancée par Christian Martinez. Il a également félicité toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées pour contribuer à l’organisation et au bon déroulement de la soirée.

*A l’issue de la représentation, une corbeille a circulé parmi le public et chacun a pu y concrétiser sa satisfaction en espèces sonnantes et trébuchantes.

* Seul petit bémol de cette soirée : le vent du nord soufflant en direction de la scène. A de multiples reprises légèrement plus fort, il a emporté trop loin la voix de certaines comédiennes, par définition plus légère que celle des hommes.

* Il a fallu à peine une demi heure pour que tout le matériel de sonorisation et d’éclairage soit démonté par les comédiens, sitôt leurs costumes de scène otés. Dans le même temps, les chaises et les bancs mis à disposition du public ont été rangés dans la mairie par les élus et les bénévoles de l’organisation.

*Il restait toutefois dans la salle du conseil suffisamment de place autour du buffet dressé à l’intention des comédiens qui n’avaient pas eu le temps de diner. Ce fut l’occasion pour le maire, les adjoints et la plupart des conseillers de complimenter et de remercier leurs hôtes pour la qualité de leur prestation.

*Le succès d’affluence a dépassé les espérances de Christian Martinez et des membres de la commission extra-municipale. Certes la venue d’une troupe de théâtre était un événement en soi. Une première probablement. Mais c’est aussi le fruit de la politique d’animation mise en route par la municipalité, déjà ponctuée par les succès de la fête de la musique, de la soirée de la fête nationale, de la sortie à Marseillan.

*Bien qu’il n’y ait pas eu d’entracte, la buvette tenue par la « Belle Bleue » a été sollicitée avant et après la représentation et même durant…Elle n’offrait que cafés, jus de fruits et eaux de table. Et ce fut très apprécié.

*La communauté de communes avait prêté quelques cent cinquante chaises en remplacement de la fameuse tribune. Par prudence, il en avait été prévu une centaine d’autres, stockées sur le plateau d’un camion. Elles furent vite descendues. Et, puis, il a fallu sortir celles du conseil municipal, enfin les bancs de la salle. Et certains spectateurs ont eu droit aux marches de la mairie....